
da L’ESPOIR EN DIEU
Voilà donc les débris de l’humaine science !
Et, depuis cinq mille ans qu’on a toujours douté,
Après tant de fatigue et de persévérance,
C’est là le dernier mot qui nous en est rester
Ah ! pauvres insensés, misérables cervelles,
Qui de tant de façons avez tout expliqué,
Pour aller jusqu’aux cieux il vous fallait des ailes ;
Vous aviez le désir, la foi vous a manqué.
Je vous plains ; votre orgueil part d’une âme blesses,
Vous sentiez les tourments dont mon cœur est rempli
Et vous la connaissiez, cette amère pensée
Qui fait frissonner l’homme en voyant l’infini.
Eh bien, prions ensemble,-abjurons la misère
De vos calculs d’enfants, de tant de vains travaux !
Maintenant que vos corps sont réduits en poussière
J’irai m’agenouiller pour vous sur vos tombeaux.
Venez, rhéteurs païens, maîtres de la science,
Chrétiens des temps passés et rêveurs d’aujourd’hui ;
Croyez-moi’ la prière est un cri d’espérance !
Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui,
Il est juste, il est bon ; sans doute il vous pardonne.
Tous vous avez souffert, le reste est oublié.
Si le ciel est désert, nous n’offensons personne ;
Si quelqu’un nous entend, qu’il nous prenne en pitié !
§
Ecco dunque i resti della scienza umana!
E, dopo cinquemila anni di dubbio,
dopo tanta fatica e perseveranza,
ecco l’ultima parola rimastaci!
Ah, poveri pazzi, cervelli infelici,
che avete spiegato tutto in tanti modi,
per andare fino al cielo vi servivano delle ali;
avevate il desiderio, vi è mancata la fede.
Vi compiango; il vostro orgoglio nasce da un’anima ferita.
Sentivate i tormenti di cui è pieno il mio cuore,
e lo conoscevate, quel pensiero amaro
che fa rabbrividire l’uomo alla vista dell’infinito.
Ebbene, preghiamo insieme, – abiuriamo la miseria
dei vostri calcoli infantili e di tante fatiche inutili.
Ora che i vostri corpi sono ridotti in polvere,
per voi mi inginocchierò sulle vostre tombe.
Venite, retori pagani, maestri della scienza,
cristiani del passato e sognatori d’oggi;
credetemi, la preghiera è un grido di speranza!
Perché Dio ci risponda, rivolgiamoci a lui,
è giusto, è buono; certamente vi perdona.
Tutti avete sofferto, il resto è dimenticato.
Se il cielo è vuoto, non offendiamo nessuno;
se qualcuno ci ascolta, che abbia pietà di noi!
ALFRED DE MUSSET