Les Anarchistes

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart Espagnols allez savoir pourquoi
Faut croire qu’en Espagne on ne les comprend pas
Les anarchistes

Ils ont tout ramassé
Des beignes et des pavés
Ils ont gueulé si fort
Qu’ils peuv’nt gueuler encor

Ils ont le cœur devant
Et leurs rêves au mitan
Et puis l’âme toute rongée
Par des foutues idées

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu’on ne les voit jamais que lorsqu’on a peur d’eux
Les anarchistes

Ils sont morts cent dix fois
Pour que dalle et pourquoi ?
Avec l’amour au poing
Sur la table ou sur rien

Avec l’air entêté
Qui fait le sang versé
Ils ont frappé si fort
Qu’ils peuv’nt frapper encor

Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent
Et s’il faut commencer par les coups d’ pied au cul
Faudrait pas oublier qu’ ça descend dans la rue
Les anarchistes

Ils ont un drapeau noir
En berne sur l’Espoir
Et la mélancolie
Pour traîner dans la vie

Des couteaux pour trancher
Le pain de l’Amitié
Et des armes rouillées
Pour ne pas oublier

Qu’y’en a pas un sur cent et qu’ pourtant ils existent
Et qu’ils se tiennent bien bras dessus bras dessous
Joyeux et c’est pour ça qu’ils sont toujours debout,
Les anarchistes

§

GLI ANARCHICI

Non son l’uno per cento ma credetemi esistono
In gran parte spagnoli chi lo sa mai perché
Penseresti che in Spagna proprio non li capiscano
Sono gli anarchici

Han raccolto già tutto
Di insulti e battute
E più hanno gridato
Più hanno ancora fiato
Hanno chiuso nel petto
Un sogno disperato
E le anime corrose
Da idee favolose

Non son l’uno per cento ma credetemi esistono
Figli di troppo poco o di origine oscura
Non li si vede mai che quando fan paura
Sono gli anarchici

Mille volte son morti
Come è indifferente
Con l’amore nel pugno
Per troppo o per niente
Han gettato testardi
La vita alla malora
Ma hanno tanto colpito
Che colpiranno ancora

Non son l’uno per cento ma credetemi esistono
e se dai calci in culo c’è da incominciare
Chi è che scende per strada non lo dimenticare
Sono gli anarchici

Hanno bandiere nere
Sulla loro Speranza
E la malinconia
Per compagna di danza
Coltelli per tagliare
Il pane dell’Amicizia
E del sangue pulito
Per lavar la sporcizia

Non son l’uno per cento ma credetemi esistono
Stretti l’uno con l’altro e se in loro non credi
Li puoi sbattere in terra ma sono sempre in piedi
Sono gli anarchici.

LÉO FERRÉ

Published in: on luglio 6, 2011 at 06:52  Lascia un commento  

Avec le temps

Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie le visage et l’on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus,
C’est pas la pein’ d’aller chercher plus loin
Faut laisser faire et c’est très bien
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps,
Tout s’évanouit.

Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Mêm’ les plus chouette’s souv’nirs ça t’a un’ de ces gueul’s
À la Gal’rie j’farfouill’
Dans les rayons d’la mort
Le sam’di soir quand la tendresse s’en va tout’ seule
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
L’autre à qui l’on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l’on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l’on s’traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien.
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas
Les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
Avec le temps…
Avec le temps, va, tout s’en va
Et l’on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l’on se sent glacé dans le lit de hasard
Et l’on se sent tout seul peut-être
mais peinard
Et l’on se sent floué par les années perdues
Alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus

LÉO FERRÉ

Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
non ricordi più il viso
non ricordi la voce
quando il cuore ormai tace
a che serve cercare ti lasci andare
e forse é meglio così
Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
l’altro che adoravi che cercavi nel buio
l’altro che indovinavi in un batter di ciglia
tra le frasi e le righe e il fondotinta
di promesse agghindate per uscire a ballare
col tempo sai tutto scompare.
Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
ogni cosa appassisce io mi scopro a frugare
in vetrine di morte quando il sabato sera
la tenerezza rimane senza compagnia.
Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
l’altro a cui tu credevi anche a un colpo di tosse
l’altro che ricoprivi di gioielli e di vento
ed avresti impegnato anche l’anima al monte
per cui ti trascinavi alla pari di un cane
Col tempo sai tutto va bene.
Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
non ricordi più il fuoco
non ricordi le voci della gente da poco
e il loro sussurrare
non ritardare copriti col freddo che fà.
Col tempo sai
col tempo tutto se ne va
e ti senti il biancore di un cavallo sfiancato
in un letto straniero ti senti gelato
solitario ma in fondo in pace col mondo
e ti senti tradito dagli anni perduti
allora tu col tempo sai non ami più.

FRANCO BATTIATO