Le foglie morte

LES FEUILLES MORTES

Oh, je voudais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n’ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi.

Et le vent du Nord les emporte,
Dans la nuit froide de l’oubli.
Tu vois je n’ai pas oublié,
La chanson que tu me chantais…

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi,
Mais mon amour silencieux et fidèle
Sourit toujours et remercie la vie.

Je t’aimais tant, tu étais si jolie,
Comment veux-tu que je t’oublie?
En ce temps-là la vie était plus belle
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.

Tu étais ma plus douce amie
Mais je n’ai que faire des regrets.
Et la chanson que tu chantais,
Toujours, toujours je l’entendrai.

C’est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m’aimais, moi je t’aimais
Et nous vivions, tous deux ensemble,
Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.

Mais la vie sépare ceux qui s’aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

C’est une chanson qui nous ressemble,
Toi tu m’aimais et je t’aimais
Et nous vivions tous deux ensemble,
Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais.

Mais la vie sépare ceux qui s’aiment,
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis

§

LE FOGLIE MORTE

Oh, vorrei tanto che anche tu ricordassi
i giorni felici del nostro amore
Com’era più bella la vita
E com’era più bruciante il sole
Le foglie morte cadono a mucchi…
Vedi: non ho dimenticato
Le foglie morte cadono a mucchi
come i ricordi, e i rimpianti
e il vento del nord porta via tutto
nella più fredda notte che dimentica
Vedi: non ho dimenticato
la canzone che mi cantavi

È una canzone che ci somiglia
Tu che mi amavi
e io ti amavo
E vivevamo, noi due, insieme
tu che mi amavi
io che ti amavo
Ma la vita separa chi si ama
piano piano
senza nessun rumore
e il mare cancella sulla sabbia
i passi degli amanti divisi

Le foglie morte cadono a mucchi
e come loro i ricordi, i rimpianti
Ma il mio fedele e silenzioso amore
sorride ancora, dice grazie alla vita
Ti amavo tanto, eri così bella
Come potrei dimenticarti
Com’era più bella la vita
e com’era più bruciante il sole
Eri la mia più dolce amica…
Ma non ho ormai che rimpianti
E la canzone che tu cantavi
la sentirò per sempre

È una canzone che ci somiglia
Tu che mi amavi
e io ti amavo
E vivevamo, noi due, insieme
tu che mi amavi
io che ti amavo
Ma la vita separa chi si ama
piano piano
senza nessun rumore
e il mare cancella sulla sabbia
i passi degli amanti divisi

JACQUES PRÉVERT